Écolière en classe au musée de la Tour NIvelle - Crédit Photo - P. Wall CD 79
Écolière en classe au musée de la Tour NIvelle- Crédit Photo - P. Wall CD 79

Construite à l’époque de Jules Ferry, l’école de la Tour Nivelle est aujourd’hui un lieu consacré aux enfants. Mais attention, l’école, ce n’est pas que pour les enfants !

Le musée s’adresse également aux adultes et à tout type de public individuel ou groupe…

Le musée met aussi en valeur la vie et l’œuvre de l’écrivain Ernest Pérochon, ancien élève de la Tour Nivelle, et Prix Goncourt 1920.

L’histoire de l’école

Au début du XXe siècle, chaque village arborait fièrement son école publique. Ainsi en fut-il à la Tour Nivelle de Courlay, petit bourg situé dans le nord des Deux-Sèvres.

Construite en 1885, à l’époque des lois Jules Ferry, au milieu des champs, cette école accueille une centaine d’enfants issus de hameaux trop éloignés du bourg de Courlay.

L’école est constituée de deux bâtiments séparés par une cour. Un des bâtiments abritait le logement de l’instituteur et l’autre les deux salles de classe.

L’école de la Tour Nivelle a fermé ses portes en 1985.

Après la fermeture, la municipalité de Courlay souhaite conserver ces bâtiments comme un lieu de

mémoire dédié à Ernest Pérochon. En 1992, l’association des Amis de la Tour Nivelle est créée, puis progressivement, un projet d’aménagement de l’ensemble de l’école en musée est entrepris avec l’aide de la municipalité. Il aboutit à l’ouverture du musée d’école de la Tour Nivelle et Maison littéraire Ernest Pérochon en juillet 2000.

La visite des bâtiments

Le logement de l’instituteur

A l’origine, le logement en abritait deux. Chaque instituteur pouvait loger avec sa famille dans quatre pièces de vie répartie sur deux niveaux : Salon, cuisine au rez-de-chaussée et deux chambres à l’étage.

Le logement de l'instituteur - Crédit Photo - La Tour Nivelle
Le logement de l’instituteur – Crédit Photo – La Tour Nivelle
Le logement de l'instituteur - Crédit Photo - P.Wall CD 79
Le logement de l’instituteur – Crédit Photo – P.Wall CD 79

Désormais, le rez-de-chaussée reçoit l’exposition permanente consacrée à Ernest Pérochon.

A l’étage, une bibliothèque permet de feuilleter de nombreux ouvrages scolaires et des livres de prix.

A l’étage également, une cuisine et une chambre reconstituées nous replongent dans le quotidien des instituteurs mais aussi des enfants de la première moitié du XXe siècle.

La salle de classe 1900

Cœur du musée de la Tour Nivelle, la salle de classe d’autrefois reconstituée est un lieu de découverte pour les plus jeunes et de souvenirs pour les autres.

Calcul dans la classe 1900 - Crédit Photo - OT Bressuire
Calcul dans la classe 1900 – Crédit Photo – OT Bressuire

Seule, l’ancienne salle de classe des garçons a été réaménagée avec du mobilier scolaire, collecté par les bénévoles de l’association dans d’autres écoles du département des Deux-Sèvres.

Cette classe, dite 1900, est constituée d’objets qui datent de la fin du XIXe siècle jusqu’au début des années 1950 pour certaines cartes murales. Elle reflète ce qu’était une classe dans la première moitié du XXe siècle.

Une classe… sans électricité !

Pouvant accueillir jusqu’à cinquante élèves, le plafond est élevé, offrant un afflux d’air adéquat à un tel nombre d’enfants. De grandes fenêtres permettent de recevoir le maximum de lumière extérieure… très pratique à une époque où l’électricité n’avait pas encore fait son apparition dans nos campagnes.

Ecolier au tableau - Crédit Photo - La Tour Nivelle
Ecolier au tableau – Crédit Photo – La Tour Nivelle

Parquet, pupitres, armoires… le bois est partout à l’école d’autrefois. Le poêle laisse tout de même de la place pour le métal !

La visite de la classe vous permet d’observer des outils pédagogiques diversifiés tout en imaginant parfaitement le quotidien des anciens élèves de la Tour Nivelle comme de ceux de toute la France.

De la cour au vestiaire

A l’origine, un grillage séparait les garçons et les filles dans la cour de récréation. Que l’école soit unique oui, mais aller jusqu’à les mélanger…

Les enfants, en arrivant à l’école, rentraient chacun de leur côté. La porte d’entrée des garçons, murée, est encore visible sous leur ancien préau. Le grillage a disparu dès les années 1920, laissant la place à une grande cour.

La cour de récréation - Crédit Photo - La Tour Nivelle
La cour de récréation – Crédit Photo – La Tour Nivelle

Deux tilleuls sont présents dans la cour. Les anciennes toilettes des filles ayant été détruites, ce sont celles des garçons qui sont encore en service. Nous vous rassurons, elles ont été réaménagées.

Une cour animée

Jeux sous le préau - Crédit Photo - OT Bressuire
Jeux sous le préau – Crédit Photo – OT Bressuire

Cette cour est désormais le théâtre des jeux des enfants d’aujourd’hui visitant le musée. Elle permet à la fois des démonstrations des jeux anciens pour les publics de la Tour Nivelle mais aussi la tenue de manifestations culturelles : fête foraine à l’ancienne, cinéma en plein air…

Le niveau de la cour a été surélevé afin de permettre aux personnes en fauteuil de pouvoir accéder à la salle de classe. Mais avant de rentrer dans celle-ci, il faut passer dans le vestiaire.

Le vestiaire

Les enfants y déposaient leur pèlerine, leurs sabots ou leurs galoches avant de rentrer en classe. Pour vous, elle est remplie de blouses, bérets, écharpes et sabots afin de mieux vous mettre dans la peau d’un élève de la fin du XIXe siècle.

Le vestiaire - Crédit Photo - La Tour Nivelle
Le vestiaire – Crédit Photo – La Tour Nivelle

La salle Ecole buissonnière

L’école buissonnière est le nom donné à la salle d’activité du musée. Située dans l’ancienne classe des filles, cette pièce a été aménagée afin de pouvoir recevoir des groupes d’enfants. Les ateliers menés avec les scolaires ou les centres de loisirs sont effectués dans cette salle.

Cette dernière sert également pour des repas : pique-nique des groupes par mauvais temps ou repas à la cantine pour la visite spéciale Mini Certif’ ou Après-midi Buissonnier.

Certaines manifestations culturelles sont aussi données à l’école buissonnière : spectacle de marionnettes, conférences… Comme quoi, il est effectivement possible de s’instruire en allant à l’école buissonnière !

Ernest Pérochon

Inconnu de beaucoup, Ernest Pérochon a été un écrivain prolifique qui reçut le Prix Goncourt en 1920 pour son roman Nêne. Inconnue également, la vie de ses personnages, pourtant si proche de celle de ses contemporains.

Portrait Ernest Pérochon - Crédit Photo - La Tour Nivelle
Portrait Ernest Pérochon – Crédit Photo – La Tour Nivelle

La Tour Nivelle, c’est aussi une Maison Littéraire consacré à cet homme.

Né à Courlay, dans la ferme du Tyran en 1885, il fréquente l’école publique du hameau de la Tour Nivelle, toute proche de chez lui. Il y obtiendra son Certificat d’Etudes Primaires.

Dans son enfance, le jeune Ernest Pérochon est touché par la grande pauvreté de certains de ses camarades ainsi que par l’intolérance religieuse qui marque son pays.

Brillant élève, il poursuit son instruction et rentre en 1900 à l’Ecole Normale de Parthenay afin de devenir un instituteur de la République dès l’âge de 18 ans.

Il épouse en 1907 une collègue, Vanda Houmeau. Nommés à Saint-Paul en Gâtine, commune du département des Deux-Sèvres, ils vont s’atteler à instruire les enfants du village mais aussi leur fille, Simone, qui naît en 1908. 

Des années de lecture ont donné à Ernest Pérochon l’envie d’écrire. Il commence par deux recueils de poèmes qui reflètent son amour pour le monde paysan, son Poitou et les enfants. Il se fait l’héritier de la tradition paysanne et des conteurs.

En 1912, il débute l’écriture d’un premier roman. Sous le nom des Creux de Maisons. Ernest Pérochon met en lumière les conditions difficiles des paysans et de leurs enfants, ces «va-nu-pieds» qu’il côtoyait à Courlay. Cette histoire paraît sous forme de feuilletons dans le journal l’Humanité. L’année suivante, il l’édite avec ses propres fonds.

Ernest Pérochon participe à la Première Guerre mondiale sur le front. Suite à une attaque cardiaque, il est rapatrié rapidement à Parthenay. Les quelques semaines de guerre auxquels il a participé l’ont rendu à tout jamais plus pessimiste sur les hommes. La vie à l’arrière lui inspire l’une de ses plus grandes réussites qu’il ne publiera qu’en 1925, Les Gardiennes. Hommage aux femmes qui ont permis, par leur travail harassant, de faire prospérer les exploitations agricoles et de nourrir le pays pendant le conflit.

Le Prix Goncourt avec Nêne

Après la guerre, l’instituteur Pérochon reprend du service. Pour l’écrivain, il faut plus de temps. En 1920, il publie cependant un nouveau roman à ses frais. Il l’intitule Nêne. Présenté au Prix Goncourt, ce dernier lui est décerné ! C’est une carrière littéraire qui s’annonce pour Ernest Pérochon.

Après l’obtention du Prix Goncourt, Ernest Pérochon décide d’arrêter son métier d’enseignant, mais sans cesser de réfléchir à l’éducation et aux enfants. Un essai sur le métier d’instituteur lui est

demandé. Il écrit également sept romans et livres scolaires. Les Pérochon s’installent à Niort, préfecture des Deux-Sèvres.

Sa famille, ses livres, ses rencontres et ses promenades dans le marais poitevin l’entraînent alors jusqu’en 1942.

Ernest Pérochon, marqué par la Première Guerre mondiale a toujours exprimé ses craintes face à la possibilité d’un nouveau conflit, encore plus terrible. Malheureusement, il avait raison. Auteur écrivant sur le monde rural, il est très vite sollicité par le Régime de Vichy pour collaborer. Il refuse et il est alors considéré comme «gaulliste, propagandiste, agitateur de la jeunesse». Les pressions qui sont exercées sur l’écrivain provoquent chez lui une seconde attaque cardiaque en février 1942. Elle lui est fatale !

Enterré sans obsèques officielles, les écoles de Niort ont l’interdiction de venir se recueillir sur sa tombe. La fin de la Seconde Guerre mondiale redonne ses lettres de noblesse à cet homme. Son gendre, Delphin Debenest, magistrat et résistant participe au procès de Nuremberg mené contre les Nazis. La mémoire d’Ernest Pérochon perdure également à Niort avec la création de l’association des Amis d’Ernest Pérochon. Et peut-être le plus beau cadeau fait à cet homme, son œuvre est reprise dans de nombreux livres scolaires pendant les trois décennies suivantes.

Le Prix Goncourt est souvent considéré comme le prix littéraire français le plus prestigieux. Dans le cas d’Ernest Pérochon, il lui a effectivement donné la notoriété et permit de pouvoir se consacrer entièrement à la l’écriture.

Nêne a été vendu à cent mille exemplaires. Il a été traduit en dix langues dont en Japonais. En 1924, Jacques de Baroncelli l’adapte pour le cinéma muet. Le film est un succès en salle. Pourtant, le réalisateur a modifié la chute du roman. Pour lui, elle est trop sombre, les spectateurs ne s’attendraient pas à celle choisie par l’écrivain. Ernest Pérochon, ayant donné son accord à l’adaptation, accepta également cette modification. Mais pour lui, s’il devait la réécrire, il ne changerait pas son histoire.

 Exposition Ernest Pérochon

L’ exposition permanente consacrée à la vie et à l’œuvre de l’écrivain Ernest Pérochon est accessible à tous.

Plusieurs niveaux de lectures ont été élaborés afin que chacun déambule dans les salles d’exposition comme il l’entend.

De grands tableaux noirs, pour les plus pressés ou alors des textes plus développés autour des objets en vitrines pour les plus curieux.

Des pictogrammes indiquent les manipulations ou les actions que vous êtes invités à faire.

Pour les enfants, jeux et activités ponctuent le parcours muséographique. En plus, ils sont accompagnés de Paul, la mascotte et un ancien élève de la Tour Nivelle…

L’illustrateur pour jeunesse Philippe Gaufreteau a exécuté vingt vignettes pour une bande dessinée. Celles-ci relatent l’ensemble de la vie d’Ernest Pérochon. Réalisées en grand format, elles permettent de découvrir cet auteur de façon ludique.

Le musée Ernest Pérochon - Crédit Photo - OT Bressuire
Le musée Ernest Pérochon – Crédit Photo – OT Bressuire
BD Ernest Pérochon - Musée EP - Crédit Photo - OT Bressuire
BD Ernest Pérochon – Musée EP – Crédit Photo – OT Bressuire

Pour faciliter l’accès du contenu au plus grand nombre, le multimédia n’est pas oublié : vidéo, borne tactile, audio-guide… Ce téléphone est le symbole de cette nouvelle technologie… des années 1930 ! Venez écouter qui est à l’autre bout…

La visite animée de la classe 1900

Ancienne école, la Tour Nivelle est tournée depuis son origine vers les enfants. Nos jeunes visiteurs représentent la grande majorité de notre public.

L’incontournable ! Odeur de cire, pupitre en bois, tableau noir, cartes murales, bonnet d’âne et poêle à bois, tout est là pour se replonger dans l’ambiance d’une école communale du siècle dernier.

C’est l’occasion pour les petits comme pour les grands d’échanger des souvenirs entre rire et émotion. Tendez l’oreille, vous entendrez peut-être le grincement de la plume sur le papier !

Porte-plume Classe 1900 - Crédit Photo - La Tour Nivelle
Porte-plume Classe 1900 – Crédit Photo – La Tour Nivelle

Pour commencer, le passage au vestiaire est de mise : les sarraus vous attendent. Il s’agit de blouses noires que l’on boutonne dans le dos. Bérets et sabots sont à disposition de ceux qui veulent essayer le costume, mais seulement dans le vestiaire (les élèves ne rentraient pas en classe avec). Vous êtes parés pour allez à l’école d’autrefois !

Le maître vous accueille à l’entrée de la classe avec sa baguette et attention aux mains sales. Une fois en classe, assis aux pupitres, vous abordez le quotidien des écoliers qui vous ont précédés en ces lieux. Mais pour mieux comprendre cette réalité, vous êtes acteurs de la visite : écriture à la plume, distribution de bons points ou de punitions.

Et pourquoi pas une petite dictée pour compléter la leçon de morale.

Dès 4 ans et jusqu’à 94 ans (oui, oui, certains de nos visiteurs ont eu cet âge) cette visite est adaptée à tous ceux qui veulent comprendre ce qu’était l’école 1900 et même longtemps après.

Tourisme et Handicap

Le musée de la Tour Nivelle travaille à l’amélioration de son accueil et de son offre de visite afin de permettre à tous les publics et notamment aux personnes en situation de handicap, de découvrir ce site patrimonial.

En 2021, la Tour Nivelle a obtenu le Label Tourisme & Handicap dans les quatre domaines : mental, visuel, moteur et auditif.