André Honnorat, un visionnaire en politique

Note de lecture

Dans son ouvrage intitulé André Honnorat, un visionnaire en politique, Guillaume Tronchet revient en 22 chapitres sur une personnalité qui n’est pas restée dans la mémoire collective mais qui a pourtant marqué la Troisième République.

En s’appuyant sur une historiographie foisonnante, l’auteur revient sur les origines sociales d’André Honnorat, la petite bourgeoisie liée au commerce. Il retrace son enfance et surtout son parcours politique. De ses débuts compliqués dans les Basses Alpes, terre de ses ancêtres paternels, son entrée au Conseil général, à l’Assemblée nationale, au ministère de l’Instruction publique entre 1919 et janvier 1921, sans oublier ses mandats au Sénat pendant l’entre-deux-guerres, aucune étape de son cursus honorum n’est oubliée. Cette longévité politique lui a permis de mener à terme de nombreux projets.

Le tableau dressé par Guillaume Tronchet présente une œuvre conséquente dont il convient de rappeler quelques-uns des principaux axes. Avant 1914, on retrouve André Honnorat successivement au côté du capitaine Dreyfus ou en fervent défenseur de la politique familiale. Il est aussi à la pointe en matière de santé notamment dans la lutte contre la tuberculose. Ces deux derniers engagements l’accompagneront tout au long de sa carrière politique. La Première Guerre mondiale lui offre l’opportunité d’élargir son périmètre d’action. Favorable à l’heure d’été, il se montre très présent sur ce dossier qui divise tant la sphère politique que l’opinion publique. André Honnorat cherche également à promouvoir le rayonnement culturel français en établissant des relations scolaires avec d’autres pays. Il est notamment à l’origine de l’accueil de réfugiés scolaires serbes en France ou bien encore de la création de sections scandinaves dont celle du lycée Corneille de Rouen et du lycée Malherbe de Caen en 1918. Durant l’entre-deux-guerres, son œuvre majeure demeure la mise en place et le développement de la cité universitaire internationale de Paris. Cette étude est complétée par un fonds photographique très pertinent.

Au-delà de la biographie, l’auteur s’interroge non seulement sur les ressorts de son action et replace son héritage à travers le prisme des dynamiques qui l’ont rendu possible. Guillaume Tronchet nous propose donc un ouvrage précieux sur l’œuvre quelque peu oubliée d’André Honnorat tout en nous replongeant dans les grands événements qui ont marqué la première moitié du XX^e siècle en France.

Note de lecture de Franck Beauvalet
Professeur des écoles
Administrateur des Amis du Musée national de l’Éducation
des musées de l’école et du patrimoine éducatif