L’exposition « Métier d’enseignant(e), métier d’élève »

Une réalisation s’adaptant aux contraintes de la crise sanitaire

L’exposition « Métier d’enseignant(e), métier d’élève », inaugurée au MUNAÉ le 16 octobre 2020, aurait normalement dû être ouverte début juillet 2020. Mais un report a dû être décidé en raison de la crise sanitaire (ayant entravé l’avancement du projet au cours du 1er semestre 2020).

« Code Soleil ». Joseph Soleil, Le Livre des instituteurs. Traité complet des devoirs et des droits des membres de L’enseignement. Administration, législation et jurisprudence de l’enseignement primaire public et privé à tous les degrés, Paris, Librairie H. Le Soudier, G. Mont-Louis, imp., 4e édition, 1927. Source : Réseau Canopé/ Coll. Munaé, inv. n°2006.07140

Cette exposition, dont j’ai assuré le commissariat aux côtés d’Emily Busato, avec le concours des équipes du MUNAÉ et de réseau Canopé (services de l’audiovisuel, service des marchés et service de l’édition de réseau Canopé notamment), doit aussi beaucoup à l’investissement personnel de Patrick Rayou (Professeur émérite à l’Université de Paris 8, Commissaire scientifique), de même qu’à celui de plusieurs étudiantes-stagiaires au musée durant les travaux préparatoires, ainsi qu’à Benoit Eliot et Thierry Deleforge (scénographes).

Le projet repose sur plusieurs dispositifs que nous allons évoquer ici.

Alors que l’exposition n’avait pu ouvrir à la date prévue, nous avions tenu à publier en juillet 2020 l’ouvrage scientifique qui lui était lié. Cette publication (92 pages), parue aux éditions Canopé, dirigée par Patrick Rayou et moi-même, coordonnée sur le plan éditorial par Cécile Laugier, propose un article décrivant en détail le parcours de l’exposition et huit articles écrits par des enseignants-chercheurs afin de prolonger la réflexion par des travaux de recherche récents sur des thématiques abordées là (telles que la figure du « bon prof » et du « bon élève », la cour de récréation, les devoirs scolaires ou encore la question de la sanction par exemple). Un « petit journal » (16 pages), illustré, décrivant plus succinctement le parcours de l’exposition est proposé gratuitement aux visiteurs (sur site et en téléchargement).

Couverture de l’ouvrage Métier d’enseignant(e), métier d’élève, Sous la direction de Patrick Rayou et Laurent Trémel, Editions Canopé, 2020.

Vue extérieure du groupe scolaire du Clos de l’Arche à Noisy-le-Grand, 1982. Photographie de Jean Suquet. Paris, Institut national de recherche pédagogique. Source : Réseau Canopé/ Coll. Munaé, inv. no 2010.04240.2

Le parcours de l’exposition est composé de trois sections (« Portraits d’enseignants, portraits d’élèves », « Dispositifs du métier », « La confluence des métiers »), elles-mêmes divisées en sous-sections thématiques et d’un propos conclusif visant à la présentation d’œuvres d’art (Geoffroy, Frees, Boltanski, Topor) de manière un peu « décalée ». Nous avons pu bénéficier là d’une contribution d’Émilie Dubois (Université de Rouen-Normandie) pour la partie consacrée aux innovateurs et aux pédagogies nouvelles et de Marie-Sylvie Claude (Université de Grenoble-Alpes) pour le propos conclusif. Sont principalement exposés ici des documents et objets issus des collections du musée, auxquels se sont ajoutés quelques prêts d’institutions partenaires (œuvres d’art).

L’autre corpus, important, mobilisé dans le cadre de cette réalisation comporte une vingtaine de séquences audiovisuelles, principalement issues des archives audiovisuelles de réseau Canopé (héritier des productions de la Radio-télévision scolaire et du CNDP), auxquelles s’ajoutent trois séquences dans le cadre d’un partenariat avec l’INA. Ces séquences audio-visuelles ont été sélectionnées dans une optique « grand public », mais également dans une optique de formation des enseignants (le conseil de classe du lycée Henri IV au début des années 1950, ou encore plusieurs séquences, de différentes époques, montrant des interactions entre élèves et professeurs en classe pouvant en ce sens présenter des aspects édifiants).

Ayant dû fermer le 30 octobre 2020 en raison du second confinement, l’exposition a heureusement pu bénéficier très rapidement, avant même cette date, d’une application en ligne permettant une visite à distance. Il convient ici de souligner la qualité de cette réalisation permise par le professionnalisme de Messieurs Eliot et Deleforge. L’application a été enrichie début 2021 par l’intégration de l’ensemble des séquences audiovisuelles issues des archives audiovisuelles de réseau Canopé. Elle constitue donc actuellement, en période de crise sanitaire, un outil majeur de médiation culturelle et scientifique, en parallèle aux actions plus spécifiques menées par le service des publics du MUNAÉ.

Comme ce fut le cas depuis 2011 pour d’autres expositions du musée, une exposition itinérante par panneaux, destinée à nos partenaires de la sphère éducative et culturelle (notamment les
établissements d’enseignement du secondaire), est en phase d’achèvement.

Un colloque scientifique, conçu en partenariat avec l’INSPE de l’Académie de Rouen, initialement prévu les 23 et 24 mars 2021, a été déprogrammé (en raison de la crise sanitaire là encore) et devrait se dérouler in fine les 17 et 18 novembre prochains, l’exposition fermant quelques jours plus tard. Celui-ci proposera des communications en rapport avec les thèmes abordés dans les trois sections de l’exposition, ainsi qu’une session sur la continuité pédagogique en période de confinement.