You are currently viewing Les Écoles Pratiques de Commerce et d’Industrie  (EPCI) 1892-1941
Extrait de la couverture du livre L’école d’État conquiert la France, Jean-Michel Chapoulie (Auteur)

Les Écoles Pratiques de Commerce et d’Industrie sont une réponse apportée à une forte demande d’emplois qualifiés dans les secteurs industriel et commercial.

Les écoles pratiques de commerce et d’industrie ont été créées par la loi du 26 janvier 1892, à l’effet de former des employés de commerce et des ouvriers habiles et instruits.

Antérieurement à cette loi, les pouvoirs publics s’étaient déjà préoccupés de remédier à la décadence de l’apprentissage et d’orienter les enfants vers les carrières industrielles et commerciales. La loi du 11 décembre 1880 avait créé les « écoles manuelles d’apprentissage », à l’effet de « développer chez les jeunes gens qui se destinent aux professions manuelles la dextérité nécessaire et les connaissances techniques », et le décret du 17 mars 1883 avait placé ces écoles sous la double autorité du ministre de l’instruction publique et du ministre du commerce et de l’industrie. C’est ce qu’on a appelé le régime du condommium ; il fonctionna jusqu’en 1892.

Cette organisation provoqua bientôt de vives critiques. D’une part, les écoles manuelles d’apprentissage avaient seulement pour objet de préparer à l’apprentissage, et non à l’exercice d’une profession, de telle sorte qu’elles ne répondaient qu’imparfaitement aux besoins du commerce et de l’industrie. D’autre part, le régime du condominium avait pour effet de laisser ces écoles sans direction, ou, ce qui est pis, tiraillées entre deux directions souvent opposées, et il suscitait ainsi des conflits qui paralysaient leur développement.

Une réforme s’imposait. Elle fut réalisée par la loi de finances du 26 janvier 1892, dont l’article 69 est ainsi conçu : « Les écoles primaires supérieures professionnelles, dont l’enseignement est principalement industriel ou commercial, relèveront à l’avenir du ministère du commerce, de l’industrie et des colonies, auquel elles seront transférées par décret, et prendront le nom d’Ecoles pratiques de commerce et d’industrie.

Source : Pratiques de commerce et d’industrie (écoles), dictionnaire Ferdinand Buisson


Les effectifs

Source : Actes du Congrès international de l’enseignement technique agricole et ménager
Charleroi les 17 et 18 mai 1925 pages 1057 à 1075

En 1905 :

  • 55 écoles pratiques avec 11 183 élèves,
  • 221 écoles primaires supérieures avec 26 930 élèves

En 1925 : Le nombre le nombre EPCI est multiplié 2,5 et nombre d’élèves par 2.7.

Sur les 90 départements que comptent la France en 1925, 58 disposent d’EPCI.

Nombre d’établissements140
Sections préparatoires (mise à niveau)747 élèves
Sections industrielles20 030 élèves
Sections commerciales6 654 élèves
Arts appliqués940 élèves
Sections hôtellerie566 élèves
Sections ménagères204 élèves
Classes préparatoires à l’entrée dans les 7 Écoles nationales des Arts et Métiers1 176 étudiants
Totaux30 317 élèves
Les Écoles Pratiques de Commerce et d’Industrie en 1925

Carte interactive des Écoles Pratiques de Commerce et d’Industrie – 1925

Les chiffres indiquent le nombre de ville disposant d’EPCI. Un clic sur le chiffre permet d’en visualiser la liste.

Légende :

Chiffre dans le cercle : ville(s) dans le département ayant une ou des Écoles pratiques

EPCI : Écoles pratiques de commerce et d’industrie

EPI : Écoles pratiques d’industrie

Sect prep : classe de mise à niveau

prép. AM classes préparatoires d’entrée dans les Écoles nationales des Arts et Métiers


Préparation aux métiers :

Les EPCI préparent aux métiers de l’alimentation (1), du bâtiment et du génie civil (22), des constructions mécaniques et électriques (16), habillement (19), hôtellerie (10), Livre (14), d’art (15), du textile (22), du transport (4) et du commerce (9).

  • Alimentation : tonnellerie
  • Bâtiment, génie civil : Ameublement, céramique, ciment armé, couverture, ébénisterie, escalier -ferblanterie, plomberie, zinguerie – ferronnerie, gravure sur bois, maçonnerie, marbrerie, menuiserie, menuiserie en siège, métrage, pose papiers peints, peinture en bâtiment, peinture en décor, sculpture sur bois, sculpture sur pierre – serrurerie, serrurerie d’art – taille de pierres, -tapissier, garnisseur- tournage sur bois ;
  • Constructions mécaniques et électriques : ajustage -ajustage de précision mécanique de précision, outilleur – ajusteur mécanicien, chaudronnerie, fonderie, forge, machines-outils (fraiseurs, raboteurs etc.), mécanique appliquée à l’agriculture, modelage mécanique, montage, moulage, soudure autogène, tournage sur métaux, traçage (chaudronnerie), électricité appliquée à l’agriculture, radiotélégraphie,
  • Habillement : cordonnerie (cousu-main), cordonnerie cousu-machine), coupe et patronage (cordonnerie), ganterie, peigne (dessin, gravure, découpage et cannelage), tailleurs sur mesure, broderie (blanche, d’ameublement, sur or), chapellerie, confection (dame, homme, enfant), corset, couture (genre flou, genre tailleur), culotte, gilet, dentelle, lingerie, mode, tricot.
  • Hôtellerie : différents emplois de l’industrie hôtelière, service de l’hôtel (cuisine, salle et cave), comptabilité, direction, gérance, surveillance, caisse, économat, maître d’hôtel.
  • Livre : clicherie, galvanoplastie, dorure sur cuir, imprimerie, lithographie (impression, dessin gravure, écriture), photogravure, reliure, taille douce (impression, gravure), typographie (fonderie, impression, composition)
  • Métiers d’art : bijouterie, ciselure, dessin appliqué, dessin appliqué à l’ameublement, dorure, figurines, fleurs, gravure sur acier, gravure en bijoux et vaisselle, gravure sur lino, etc., laque, modelage, orfèvrerie, tabletterie, tournage sur métaux, plâtre, ivoire.
  • Professions diverses : agriculture, armurerie (équipe, monture, bascule), coutellerie (ajustage et tournage), éducation ménagère, horlogerie, infirmerie, lunette et optique, photographie, viticulture.
  • Textile : bonneterie, chimie, dessin(ruban), dessin (tissus), dessin (dentelles), échantillonnage (draperie), échantillonnage (tissus), emplois techniques de tissage mécanique, cardage mécanique, cardage et filature (draperie), filature de coton, filature de laine, fabrication de tresse et lacets, gareur (tissage), impression sur étoffe, lisage-piquage, mise en carte et montage (dentelle mécanique), passementerie, peignage, rentrage, teinture, tissage,
  • Transports : carrosserie automobile, charronnerie, construction de navire, mécanicien automobile.
  • Commerce : comptabilité, banque, etc., administration, secrétariat, sténodactylographie, langue anglaise, lange allemande, lange espagnole, langue italienne.

Les horaires d’enseignement

Dans les Écoles Pratiques d’Industrie

DisciplinesPremière annéeDeuxième annéeTroisième année
Première période / 3 derniers mois
Morale0 h 300 h 300 h 30 /
Français3 h3 h1 h /
Histoire et géo.2 h1 h
Notions d’économie industrielle et de législation ouvrière





1 h /
Notion de comptabilité industrielle

1 h

Hygiène industrielle

1 h /
Arithmétique et calcul algébrique3 h2 h
Géométrie3 h2 h
Physique et chimie3 h1 h 30
Notion de mécanique

2 h /
Notion d’électricité industrielle

1 h 30 /
Complément d’enseignement théorique appliqué suivant les professions

2 h / 3 h
Dessin et notion de descriptive6 h7 h7 h / 7 h
Travaux pratiques20 h23 h 3026 h 30 / 38 h
Technologie1 h 301 h 301 h 30 /
Études surveillées6 h6 h6 h / 2 h
TOTAUX57 h48 h51 h
Horaires d’enseignement dans les Écoles Pratiques d’Industrie

Dans les Écoles pratiques de commerce

DisciplinesPremière annéeDeuxième annéeTroisième année
Morale0 h 300 h 300 h 30
Histoire1 h1 h
Hygiène

Pendant les trois derniers mois, une heure de français sera remplacée par une heure d’hygiène
Dessin2h2h
Français6 h3 h2 h
Physique et chimie3 h1 h 30
Arithmétique et calcul algébrique3 h3 h
Législation commerciale
1 h1 h
Notion d’économie commerciale

1 h
Géographie1 h1 h3 h
Marchandise1 h 303 h3 h
Comptabilité et commerce6 h3 h3 h
Exercices pratiques – monographie et bureau commercial

6 h

6 h
Calligraphie et sténodactylographie3 h2 h2 h
Langue anglaise et allemande6 h6 h6 h
Autre langue3 h3 h3 h
Complément d’enseignement professionnel suivant la destination des élèves ou les besoins du commerce de la région (Programme proposé par les écoles)



5 h 30
Études surveillées9 h9 h9 h
TOTAUX45 h45 h45 h
Horaires d’enseignement dans les Écoles Pratiques de commerce

Source : Actes du Congrès international de l’enseignement technique agricole et ménager
Charleroi les 17 et 18 mai 1925 pages 1057 à 1075


Regard sur l’activité industrielle en France à la fin de la décennie 1920 : La construction du paquebot « Normandie » (1930-1935)

Quérant Olivier. Une synthèse des activités nationales.in : L’Illustration juin 1935, n° 4813 bis Hors série « Normandie » le nouveau paquebot de la Compagnie Générale transatlantique chef d’œuvre de la technique et de l’art français, pp. I

Complément : La laine brute tirée de 7 000 moutons est expédiée des ports d’Alger, de Casablanca et des plaines de Provence vers Beauvais, Roubaix et Tourcoing, via Marseille, Bordeaux et Paris, pour confectionner moquettes, plaids et couvertures.


Brève bibliographie